De plus en plus présente au Laos, la Chine y renforce un partenariat multiséculaire. Si cette coopération est motivée de part et d’autre par des considérations autant géopolitiques qu’idéologiques et économiques, elle n’est pas dénuée de difficultés et surtout d’une asymétrie susceptible, à l’avenir, d’en réduire la portée.
Que ce soit aux yeux de Pékin ou de Vientiane, la coopération bilatérale sert des objectifs politiques et économiques intérieurs et renforce la légitimité des régimes en place. Parmi les motivations chinoises, le Laos étant un pays frontalier, soulignons le fait que c’est un pivot géostratégique qui permet à la fois de pénétrer en direction de l’Asie du Sud-Est et de renforcer les interconnexions routières et ferroviaires de la région, à travers le projet des nouvelles routes de la soie. Par ailleurs, les ressources naturelles du Laos permettent à la Chine de répondre à ses importants besoins en lien avec son mode de développement très énergivore. Enfin, Pékin voit à travers le renforcement de sa coopération avec le Laos le moyen de diminuer l’influence des pays voisins, notamment le Vietnam. Côté laotien, la Chine participe activement au développement économique du pays – et de ses élites politiques et économiques – et soutient les dirigeants du Laos qui souhaitent échapper à un huis clos historique et géographique avec le Vietnam et la Thaïlande.