Communiqué joint

 

Laos: 1000 jours après, la disparition forcée de Sombath Somphone demeure un manquement manifeste aux obligations internationales du gouvernement

 

Le 11 Septembre 2015

Aujourd'hui marque les 1000 jours depuis que le responsable éminent de la société civile Lao, Sombath Somphone, a disparu lors d'un contrôle de police dans une rue animée de Vientiane.

Nous, les organisations signataires, réitérons notre appel au gouvernement Lao à intensifier ses efforts pour mener une enquête rapide, impartiale et concrète concernant l'apparente disparition forcée de Sombath, afin de déterminer son sort ou le lieu de sa détention, et à prendre les mesures nécessaires pour traduire en justice les responsables de cette disparition.

Lors du second Examen Périodique Universel (EPU) du Laos, qui s'est tenu à Genève le 20 Janvier 2015, 10 Etats ont fait des recommandations au Laos pour enquêter sur la disparition de Sombath. En outre, cinq Etats ont soulevé des questions à ce sujet.

Nous sommes consternés par l'incapacité des autorités Lao à fournir toute forme d'information spécifique sur le statut et l'avancée de l'enquête depuis le 7 Juin 2013. Ce manquement existe en dépit de l'affirmation du gouvernement en Juin 2015, au cours du processus de l'EPU, qu'il menait "toujours soigneusement" une enquête sur la localisation de Sombath. Il est insuffisant pour le Laos de simplement affirmer qu'il étudie toujours le cas. Les obligations juridiques internationales du Laos exigent de mener une enquête rapide et de tenir la famille de Sombath informée sur l'état d'avancement de l'enquête.

Nous sommes préoccupés par le refus persistant du gouvernement laotien à accepter l'aide extérieure concernant l'enquête sur la disparition forcée de Sombath. Le gouvernement a ignoré les recommandations importantes faites par de nombreuses organisations des Droits de l'Homme en dépit d'une déclaration officielle annonçant qu'il est "prêt à recevoir les suggestions de toutes les parties intéressées" concernant l'enquête.

Nous dénonçons également le refus du gouvernement laotien de divulguer toute information relative à toutes les autres victimes de disparitions forcées dans le pays. À ce jour, le sort ou le lieu de détention d'au moins 13 personnes, dont trois leaders étudiants qui ont été arrêtés le 26 Octobre 1999, pour avoir organisé une manifestation pro-démocratie pacifique à Vientiane restent inconnus.

Le 29 Septembre 2008, le Laos a signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (ICPPED). Cependant, près de sept ans plus tard, le gouvernement n'a fait aucun progrès notable vers la ratification du traité. Nous exhortons le gouvernement laotien à ratifier immédiatement l'ICPPED, à incorporer ses dispositions dans la législation du pays, et de se conformer avec ses obligations conventionnelles.

En Janvier 2016, le Laos assumera la présidence de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). L'incapacité prolongée du gouvernement à résoudre le cas de la disparition forcée de Sombath est un manquement clair à ses obligations internationales, ce qui compromet sérieusement les tentatives de Vientiane pour gagner en crédibilité en tant que membre respectueux des droits de cet ensemble régional d'Etats.

Nous appelons le Laos à mener des enquêtes rapides, impartiales et concrètes concernant le cas de Sombath et de tous les autres cas non élucidés de disparitions forcées, et à fournir des voies de recours et des réparations effectives à toutes les victimes, conformément à ses obligations juridiques internationales, en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Convention contre la Torture (CAT), et à ratifier la ICPPED.

 

Les signataires:

 

1. ALTSEAN-Burma

2. ASEAN Parliamentarians for Human Rights (APHR)

3. Asian Federation Against Involuntary Disappearances (AFAD)

4. Civil Rights Defenders

5. Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH)

6. Focus on the Global South

7. Forum-Asia

8. International Commission of Jurists (ICJ)

9. Justice for Peace Foundation

10. Mouvement Lao pour les Droits de l'Homme (MLDH)

11. Sombath Initiative

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Joint statement

 

Laos: 1,000 days on, Sombath's enforced disappearance remains a clear dereliction of the government's international obligations

 

11 September 2015

 

Today marks 1,000 days since prominent Lao civil society leader Sombath Somphone “disappeared” at a police checkpoint on a busy street in Vientiane. We, the undersigned organizations, reiterate our call for the Lao government to intensify its efforts to conduct a prompt, impartial, and effective investigation into Sombath's apparent enforced disappearance, to determine his fate or whereabouts, and to take the necessary measures to bring those responsible to justice.

 

At the second Universal Periodic Review (UPR) of Laos, held in Geneva on 20 January 2015, 10 states made recommendations to Laos to investigate Sombath's disappearance. In addition, five states raised questions about the issue.

 

We are dismayed by the Lao authorities' failure to provide any specific information on the status and progress of the investigation since 7 June 2013. This failure has occurred despite the government's claim in June 2015, during the UPR process, that it was “still thoroughly conducting” an investigation into Sombath's “whereabouts . ” It is not enough for Laos to simply assert it is still investigating the case. Laos' international legal obligations require it to carry out a prompt investigation and to keep Sombath's family informed on the progress and status of the investigation.

 

We are troubled by the Lao government's continued refusal to accept external assistance regarding the investigation of Sombath's enforced disappearance. The government has ignored important recommendations made by several human rights organizations despite an official statement that it is “ready to receive suggestions from any interested parties” regarding the investigation.

 

We also decry the Lao government's refusal to disclose any information concerning all other victims of enforced disappearances in the country. To this day, the fate or whereabouts of at least 13 individuals, including three student leaders who were arrested on 26 October 1999 for organizing a peaceful pro-democracy protest in Vientiane remain unknown.

 

On 29 September 2008, Laos signed the International Convention for the Protection of All Persons from Enforced Disappearance (ICPPED). However, almost seven years on, the government has made no demonstrable progress towards the ratification of the treaty. We urge the Lao government to immediately ratify the ICPPED, incorporate its provisions into the country's legislation, and effectively comply with its treaty obligations.

 

In January 2016, Laos will assume the Chair of the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN). The government's protracted failure to resolve the case of Sombath's enforced disappearance is a clear dereliction of its international obligations, which seriously undermines Vientiane's attempts to gain credibility as a rights-respecting member of the regional bloc.

 

We call on Laos to undertake prompt, impartial, and effective investigations into Sombath's case and all other outstanding cases of enforced disappearances and provide effective remedies and reparation to all victims pursuant to its international legal obligations, including under the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) and the Convention against Torture (CAT), and ratify the ICPPED.

 

Signed:

 

•  ALTSEAN-Burma

•  ASEAN Parliamentarians for Human Rights (APHR)

•  Asian Federation Against Involuntary Disappearances (AFAD)

•  Civil Rights Defenders

•  FIDH (International Federation for Human Rights)

•  Focus on the Global South

•  Forum-Asia

•  International Commission of Jurists (ICJ)

•  Justice for Peace Foundation

•  Lao Movement for Human Rights (LMHR)

•  Sombath Initiative